Quand le jour se lève, quand le jour s’est levé,
Noir et blanc sur la ville,
Blancheur du phosphore,
C’est un sémaphore de lumière.
Bob Dylan est mort
Quand le jour s’est levé.
Quand le jour se lève, quand le jour s’est levé,
Des vols d’oiseaux sur le ciel,
Lourds de mort,
De soleils mouillés,
Ravages en présage
Dans la journée,
Et Bob Dylan est mort
Quand le jour s’est levé.
Quand le jour se lève, quand le jour s’est levé,
Les bateaux restent couchés
Dans des flaques de marée.
Morne troupeau à la chaine,
Aux coques trouées, aux mats brisés,
Dérivant sur des rizières de varechs,
Sur des fleuves inachevés.
Leurs reflets sur l’estran
Dessinent au ciel
Des forets d’arcs en ciel,
Des cathédrales d’ogives
Qui s’élancent dans le silence
De ce pays d’eau et de sable
Et la pluie rigole d’argent et de mercure.
Elle empoisonne mes rêves
Les matins
Où Bob Dylan est mort
Quand le jour s’est levé.
Quand le jour se lève, quand le jour s’est levé,
Dans ma chambre grise,
Aussi grise que le ciel,
Noir et blanc du matin,
Quand j’ouvre les volets…
Une femme dans mon lit
S’étire et me sourit.
Je lui demande son nom,
C’est la Vierge Marie…
M’interroge sur ma vie,
M’interroge sur mon cri.
Elle empoisonne mes rêves
Les matins
Où Bob Dylan est mort
Quand le jour s’est levé.
LAST IROKOI © 2012