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(© HADJITHOMAS / JORIEGE)
Visite de l'exposition "ORIENTS SANS FRONTIERES"(sur les traces de la croisière jaune) / 27 02 2008/
Espace Louis Vuitton / Paris/ Champs Elysées
A voir absolument cette expo si vous êtes à Paris actuellement... vraiment exceptionnelle... quand le fric d'une grande boite de mode sert à faire des choses comme celles là alors je dis "total
respect"
En fait le prétexte, c'est cette fameuse "croisière jaune" qui vers 1930 emmena une poignée d'occidentaux entre Beyrouth et Pékin à bord d'autos à chenilles "Citroën".
L'expo est bâtie autour de l'itinéraire qui suit la route de la soie et met en lumière des artistes contemporains qui vivent et créent sur cette route et dans les villes traversées à l'époque,
villes et pays rattrapées par l'histoire du XXème siècle (notamment).
Patronné par Vuitton (déjà cité mais je fais pas de pub !) et par National Géographic (excusez du peu), ce n'est ni un "manifeste politique" , ni une "oeuvre documentaire"; c'est un événement
auquel vous participerez et un voyage d'une heure environ que vous allez faire.
(pour en savoir plus : http://www.louisvuitton.com/ / allez dans "univers" puis "espace Louis Vuitton")
(pour en savoir plus : http://www.louisvuitton.com/ / allez dans "univers" puis "espace Louis Vuitton")
De ce voyage, j'ai ramené un texte que je vous donne:
LA CHAMBRE JAUNE
(Hommage aux créateurs d’Orients Sans Frontières)
Tu entres,
Tu entres dans la chambre jaune…
Derrière toi, tu laisses les bombes
Et les ruines, et les brasiers
Les milices à Beyrouth
Les meurtres en Afghanistan
Et les goulags de chine
Tu es sur le seuil ;
Voile fin, translucide, doux
Doux comme un nuage…
Puis un second
Tu entres t’attendant à une découverte
Mais non il n’y a rien à voir,
Rien qu’un 3e voile,
Puis un autre et un autre encore,
Du sol au plafond.
Ils t’obligent à suivre un chemin en dédale.
Ils t’obligent ; voila le mot
Et puis il y a la musique…
Douce, douce elle aussi,
Et obsédante,
Voix de femmes
Ou plutôt voix de mères
Qui consolent entre pleurs et religion.
Cela doit être cela que le fœtus
Dans le ventre de sa mère entend
Tu continues dans cette chambre
A l’abri, protégé
Et tu évites ces murs,
Si fins, aériens,
Ces murs de soie
Qui conduisent ton chemin.
Et si, à côté de toi, quelqu’un passe outre,
Va tout droit et balaie de la main
Les murs qui flottent…
Toi tu ne le fais pas,
Tu suis le labyrinthe
Pour enfin arriver
Au bout du chemin.
Cul de sac clôt de murs jaunes
Comme la robe des bonzes ;
Impasse au sol noir
Noir comme la nuit, comme la mort
Doux, doux, douçâtre,
Comme le plafond de tissu tendu.
Tu es enfin arrivé au bout
Et tu réalises soudain
Que tous les chemins mènent là
Que tu suives ou non le labyrinthe
Et tu réalises soudain
Que le temps ne compte pas
Que le temps ne s’économise,
Ni ne se gagne
Car si la vie est labyrinthe
Aux murs invisibles (inutiles),
Le temps, lui,
Le temps n’existe pas.
Last Irokoi
© 2008 in "au hasard des textes"
(voir aussi dans cette expo, le film splendide d’Amal Saade et notamment ses images de serres agricoles où les plastiques arrachés volent au vent : on pense à la « Médée » de
Pasolini : Pourquoi ? et le film « ink city" de Chen Shaoxiang réellement superbe… Vraiment peu de choses sont à jeter... Mais, on n'en ressort pas indemne... L.I.
PS / si vous êtes claustro, attention à l'ascenseur...
PS / si vous êtes claustro, attention à l'ascenseur...