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1 octobre 2018 1 01 /10 /octobre /2018 10:22

Emile Verhaeren, né en 1855 près d’Anvers et mort en 1916 à Rouen, est un poète flamand d’expression française. On retiendra parmi une production littéraire très abondante, 4 livres :   les flamandes en 1883, les campagnes hallucinées en 1893, les villages illusoires et les villes tentaculaires en 1895. Si le premier recueil contient des textes qui semblent directement inspirés par la peinture flamande et néerlandaise tout en clair-obscur où la chair et le rut de femelles bien en chair sont omniprésent (le livre semble à ce point scandaleux que les parents du poète tente d’acheter l’ensemble du tirage pour éviter la propagation de l’inconduite de leur fils, fils qui semble t il comptait sur l’émoi suscité pour atteindre la célébrité un peu comme Dylan a emprunté à New York la voix de Donald pour être remarqué au milieu de tous les autres gratteurs de guitare….) les 3 autres recueils sur les villages, les campagnes et les villes sont elles axées sur l’exode rurale de cette fin du XIXème siècle et sur la révolution industrielle qui tape de plein fouet non seulement la Flandre millénaire mais toute l’Europe du nord, France comprise. Faut il compter Verhaeren parmi les poètes socialistes ? … on murmure qu’il aurait des penchants anarchistes ou comme un nostalgique des traditions campagnardes ? il est tellement plus à l’aise à décrire les mœurs des villages perdus sur les plaines de Flandres que la tristesse des ateliers, la promiscuité des galetas si présente dans l’œuvre de Zola .

Qu’importe en fait … ce qui compte avant tout c’est la fulgurance brutale de ses mots, des images que génèrent les rapprochements de sons, la musicalité abrupte des syllabes, tranchés par l’acier de sa prosodie qui nous laisse, au bord de la lecture, étonné, admiratif, les yeux encore pleins d’étoiles.

Emile Verhaeren… à lire ou à relire d’urgence

 

« Et nos nerfs, la nuit,

Rivent sur nos vouloir,

Leurs cagoules d’ennui… »

 

« Morne crapaud pleureur de lune, appelle… »

 

« Et du sommet d’un cap d’espace,

D’étranges cris d’oiseaux marins,

Les becs aigus et vipérins,

Chantent la mort à tel qui passe. »

 JF

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