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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 23:59

Mes morts, mes pauvres morts

Rien que la peau sur les os,

Peau parchemin et poudre d’os.

 

Mes morts, mes pauvres morts,

En quelle fosse, dans quel sombre caveau

Ou sur quel  bucher glacé de flammes bleues êtes-vous ?

Entre cercueil et sarcophage…

Juste 5000 ans… même pas l’éternité

Pour vous qui, en siècles, en millénaires, comptez…

 

Mes morts, mes pauvres morts,

J’aime à vous penser dans un jardin,

Sur une verte pelouse, sur la rive d’un étang

Lumière d’arcs en ciel qui s’entrecroisent

Loin, la haut, ogives s’arque boutant

Aux colonnes des nuages.

 

Mes morts, mes pauvres morts,

Revêtus de la toge blanche

Et chaussés de sandales,

Vous marchez dans la douceur de l’aube

Ou dans le crépuscule aux ailes de cuivre.

L’air sent l’aromate et le soleil est une agate

Dont l’écrin est un nuage.

Vous marchez paisiblement

Dans ce monde en genèse

Dans ce monde qui s’éteint…

Et le silence est votre royaume.

 

Mes morts, mes pauvres morts,

Vous êtes muet

Vos paroles, inutiles ici, se sont tues à jamais.

Votre monde est une ile de silence

Qui dérive à l’ancre d’un univers triste et doux.

 

Mes morts, mes pauvres morts,

Au visage de cire,

Sages et sereins,

A qui donc pensez-vous ?

 

A nous, oui peut être bien à nous…

Les vivants…

Aussi tristement que nous,

Quant au détour du chemin,

Brusquement, votre image se rappelle à nous…

Quand en tournant la page d’un livre

Brusquement,  un souvenir se réveille

Flamme hésitante sur la braise d’une buche

Et se rendort, sourde et calme…

Nostalgique…

 

LASTIROKOI ©2012

 

 

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